Le prophète Nouh a-t-il eu tord d’invoquer contre son peuple ?

Question :

Assalam alaykom wa rahmatollah wa barakatoh. Est-ce que le prophète Nouh – alayhi assalam – a eu tord d’invoquer contre son peuple ? Allah – aza wa jal – ne l’a pas blâmé pour cela mais dans le hadith du jour de la résurrection il regrettera son acte. Alors que disent les savants à propos de son invocation ?

Réponse :

عليكم سلام و رحمة الله و بركاته

Allah -عز و جل- dit dans le verset 36 de la sourate 11 : il fut révélé à Nuh (Noé): « De ton peuple, il n’y aura plus de croyants que ceux qui ont déjà cru. Ne t’afflige pas de ce qu’ils faisaient

Dans les versets 26 et 27 de la sourate 71 : Nuh (Noé) dit: « Seigneur, ne laisse sur la terre aucun infidèle. ~ Si Tu les laisses [en vie], ils égareront Tes serviteurs et n’engendreront que des pécheurs infidèles

Il ressort de ces versets que le Prophète Nouh عليه السلام savait de par la révélation que plus personne n’allait le suivre de son peuple et qu’ils n’allaient que s’enfoncer dans l’égarement et égarer leur progéniture, ainsi que leur entourage. C’est pourquoi, il fit cette invocation après avoir patienté près de 950 à les prêcher et les conseiller de nuit comme de jour, en public et en privé. Son invocation n’est donc en rien blâmable car personne n’aurait pu patienter comme il l’a fait avec son peuple et surtout dès l’instant où il savait que plus personne n’allait le suivre. Donc, il préféra qu’Allah préserve le petit nombre de croyants qui étaient avec lui par cette invocation, de peur que la société où ils vivaient soit la cause de les faire revenir au polythéisme ainsi que leurs enfants.

Cependant, le Jour du Jugement, tellement ce jour sera terrible, et tellement sa piété est grande, que Nouh عليه السلام aura peur pour chacune de ses paroles et chacun de ses actes, bien qu’en vérité il n’a pas commis de péché par cette invocation…

Alboukhari (6308) رحمه الله rapporte selon Ibn Massoud رضي الله عنه , le Prophète ﷺ a dit : Certes le croyant voit ses fautes comme si il est assis sous une montagne et qu’il craint qu’elle ne s’effondre sur lui. Tandis que le pervers voit ses fautes comme une simple mouche qui passe sous son nez

و الله أعلم