Question :
Salam Aleycoum cheikh j’espère que tu vas bien. Je doit subir une opération aujourd’hui avec une anesthésie locale mais je ne sais pas encore si c’est une piqûre ou une crème. Est ce que mon jeune s’annule ? Barak Allahoufik
Réponse :
بسم الله الرحمن الرحيم، الحمد لله رب العالمين، وأفضل الصلاة وأتم التسليم على نبينا محمد وعلى آله وصحبه ومن تبعهم بإحسان إلى يوم الدين
عليكم سلام ورحمة الله وبركاته
Qu’Allah te facilite ton opération et t’accorde la guérison.
Concernant l’anesthésie locale, qu’elle soit sous forme de crème ou par injection, elle n’annule pas le jeûne, car elle ne constitue ni une nourriture ni une boisson et n’atteint pas directement l’estomac.
L’imam Al-Qarâfî explique dans Adh-Dhakhîrah (2/525) que ce qui rompt le jeûne est “tout ce qui atteint l’intérieur du corps de manière habituelle et procure une forme de nutrition”. Cela signifie que seules les substances entrant par la bouche, le nez ou un autre orifice relié directement à l’estomac et ayant une nature nutritive annulent le jeûne.
L’imam Al-Hattâb précise dans Mawâhib Al-Jalîl (2/441) que “le jeûne est invalidé par ce qui entre dans le corps et nourrit, ou par ce qui atteint l’estomac de manière directe”. Par conséquent, une injection qui n’est pas nutritive et qui ne passe pas par une voie habituelle ne rompt pas le jeûne.
L’imam Ibn Juzayy affirme également dans Al-Qawânîn Al-Fiqhiyyah (p. 114) que “les substances appliquées sur la peau ou introduites dans le corps sans atteindre l’estomac de manière directe ne rompent pas le jeûne”.
L’imam An-Nawawi a dit : “Ce qui atteint l’intérieur du corps mais qui n’est ni nourriture ni boisson et ne leur est pas assimilable ne rompt pas le jeûne, comme lorsqu’une flèche transperce le corps et que son bout atteint l’intérieur.” (Al-Majmû’, vol. 6, p. 317)
L’imam Ibn Qudâmah a mentionné dans “Al-Mughni” (vol. 3, p. 125) que le jeûne n’est rompu que par ce qui parvient à l’estomac par un passage habituel, précisant que “ce qui ne pénètre pas par la bouche ou le nez, ou ce qui ne constitue pas un aliment ou une boisson, n’invalide pas le jeûne.”
L’imam Abû Ishâq Ash-Shîrâzî a également expliqué que les substances qui atteignent le corps sans passer par les voies habituelles ne rompent pas le jeûne, en disant : “Si une chose atteint l’intérieur du corps par une blessure ou une ouverture autre que la bouche et le nez, cela n’annule pas le jeûne.” (At-Tanbîh, p. 66)
Cheikh Ibn Baz a été interrogé sur l’anesthésie par injection pendant le jeûne et a répondu : “Il n’y a pas de mal à cela. Ce qui est interdit, c’est ce qui sert de nourriture et de boisson. Quant aux piqûres qui ne sont pas nutritives, elles n’ont pas d’incidence sur le jeûne, qu’elles soient administrées dans la veine ou dans le muscle.” (Fatâwâ Ibn Bâz, vol. 15, p. 259)
Cheikh Ibn Uthaymin a également affirmé que les injections anesthésiantes n’annulent pas le jeûne, car elles ne sont pas assimilées à la nourriture et à la boisson. Il a précisé : “Les injections qui ne servent pas à nourrir, qu’elles soient intraveineuses ou musculaires, n’affectent pas le jeûne.” (Majmû’ Fatâwâ Ibn ‘Uthaymîn, vol. 19, p. 356)
والله أعلم وصلى الله على نبينا محمد وعلى آله وأصحابه أجمعين
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