Question :
Assalamou alaykoum wa rahmatoullahi wa barakatouh. J’espère que cette question vous trouve bien, cheikh. La femme divorcée a-t-elle un droit sur l’héritage du père de ses enfants ?
Réponse :
بسم الله الرحمن الرحيم، الحمد لله رب العالمين، وأفضل الصلاة وأتم التسليم على نبينا محمد وعلى آله وصحبه ومن تبعهم بإحسان إلى يوم الدين
عليكم سلام ورحمة الله وبركاته
Selon l’avis connu des quatre écoles de jurisprudence, la femme divorcée n’a pas droit à l’héritage du père de ses enfants, sauf dans des cas exceptionnels précisés par certains savants.
Chez les hanafites, Al-Marghinâni affirme dans Al-Hidâya que si un homme divorce de sa femme par un divorce irrévocable, elle n’hérite pas de lui et il n’hérite pas d’elle, sauf si le divorce a eu lieu alors que l’homme était malade et qu’il est mort pendant sa période de viduité. Dans ce cas, elle hérite de lui s’il avait l’intention de lui nuire.
Chez les malikites, Ad-Dardîr mentionne dans Ash-Sharh Al-Kabîr que la femme divorcée par un divorce irrévocable n’hérite pas de son ex-mari, sauf s’il l’a divorcée en étant malade et qu’il est mort sans qu’elle ait accepté ce divorce. Dans ce cas, elle hérite même après la fin de la ‘idda.
Chez les shafi’ites, l’imam Nawawi rapporte dans Al-Majmû‘ que si le divorce est irrévocable, il met fin à tout lien entre l’homme et la femme, et donc elle ne peut pas hériter de lui, que ce soit pendant ou après la ‘idda. Contrairement aux hanafites et aux malikites, les chaféites n’accordent aucun droit à l’héritage, même en cas de divorce prononcé en état de maladie.
Chez les hanbalites, Ibn Qudâmah précise dans Al-Mughni que si un homme divorce de sa femme par un divorce irrévocable, elle ne lui est plus liée et ne peut hériter de lui, sauf s’il l’a divorcée en étant malade et qu’il est mort pendant sa ‘idda. Certains savants hanbalites élargissent cette exception en affirmant qu’elle hérite même après la ‘idda si l’intention de nuire est prouvée.
L’avis dominant des quatre écoles est que la femme divorcée n’a aucun droit à l’héritage de son ex-mari, sauf dans le cas particulier où le mari l’a divorcée en étant malade et qu’il est mort peu après.
Dans tous les autres cas, elle n’est plus considérée comme une héritière et ne peut revendiquer aucun droit sur le patrimoine du père de ses enfants, sauf si ce dernier lui avait fait un legs testamentaire dans la limite du tiers de son patrimoine.
والله أعلم وصلى الله على نبينا محمد وعلى آله وأصحابه أجمعين
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